L’ancien Premier ministre malien, Choguel Kokalla Maïga, est actuellement au centre d’accusations de malversations financières.
Un rapport du Bureau du Vérificateur Général (BVG) du Mali, publié le 30 décembre 2024, l’accuse de pratiques douteuses et d’abus financiers dans la gestion des fonds publics.
Le rapport met en lumière deux événements spécifiques :
Cérémonie d’inauguration à Konobougou (9 décembre 2023) : Une somme de 18,46 millions FCFA (environ 28 000 dollars) a été allouée aux frais de mission, dont 15 millions FCFA (environ 23 000 dollars) versés directement à Choguel Kokalla Maïga sous prétexte de « dépenses de souveraineté ». Or, selon les textes, une indemnisation de 75 000 FCFA (environ 115 dollars) était prévue pour cette mission d’une journée.
Lancement du projet pilote d’extension du réseau de télécommunication (27-28 décembre 2023) : Une enveloppe de 28,42 millions FCFA (environ 43 000 dollars) a été débloquée, dont 20 millions FCFA (environ 30 000 dollars) de fonds de souveraineté versés à l’ancien Premier ministre. Pourtant, les règlements n’autorisaient qu’un maximum de 150 000 FCFA (environ 230 dollars) pour une mission de deux jours. Au total, ces dépenses s’élèveraient à plus de 34,77 millions FCFA (environ 55 000 dollars) attribués de manière irrégulière à l’ancien chef du gouvernement.
Le rapport souligne également d’autres irrégularités, notamment des avances non justifiées, des intérêts non recouvrés sur des placements financiers, ainsi que des redevances non reversées à l’Office de Radio et Télévision du Mali (ORTM).
Ces révélations interviennent dans un contexte politique tendu. Choguel Maïga a été démis de ses fonctions en novembre 2024 après des désaccords avec les militaires au pouvoir.
Certains observateurs estiment que ces accusations pourraient être perçues comme un règlement de comptes politiques orchestré par ses détracteurs. À ce jour, aucune procédure judiciaire formelle n’a été engagée contre Choguel Kokalla Maïga.
Cependant, le BVG a transmis ses conclusions à la Cour suprême, ouvrant la voie à de potentielles poursuites judiciaires.
L’ancien Premier ministre n’a pas encore réagi publiquement à ces accusations, tandis que son entourage dénonce un « complot » visant à le discréditer.