Militaires ivoiriens détenus au Mali: après Bamako, le président togolais s’est rendu à Abidjan

Le président togolais Faure Gnassingbé qui assure la médiation dans l’affaire des 46 militaires ivoiriens soupçonnés d’être « des mercenaires » et détenus au Mali depuis juillet, a quitté Bamako pour la Côte d’Ivoire, selon des responsables de la présidence malienne et ivoirienne.

Les 46 militaires ivoiriens soupçonnés d’être des « mercenaires » détenus au Mali depuis juillet, ont été condamnés le 30 décembre à vingt ans de réclusion criminelle, avant l’expiration de l’ultimatum fixé au 1er janvier par les chefs d’Etat ouest-africains à la junte malienne pour les libérer. Ils ont été déclarés coupables d' »attentat et complot contre le gouvernement », « atteinte à la sûreté extérieure de l’Etat », « détention, port et transport d’armes et de munitions de guerre (…) ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation ou la terreur », à l’issue d’un procès de deux jours à Bamako. Le président togolais a quitté Bamako. « Il a plaidé la grâce présidentielle », a assuré à l’AFP un responsable de la présidence malienne. Une source proche de la présidence ivoirienne a affirmé à l’AFP qu’il était attendu à Abidjan après sa visite au Mali. Aucune communication officielle sur le contenu des discussions des deux chef d’Etat n’avait été diffusée mercredi en fin d’après-midi, la présidence togolaise déclarant dans un communiqué que « la coopération entre le Togo et le Mali, ainsi que des sujets régionaux d’intérêt commun » allaient être au coeur de l’entretien en tête-à-tête entre les deux dirigeants. Dans son discours du Nouvel an, le président ivoirien Alassane Ouattara a promis que les soldats incarcérés « regagneront bientôt le sol ivoirien ». « Il faut faire confiance au chef de l’Etat », a déclaré mercredi Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement ivoirien, à l’issue du Conseil des ministres. « La Côte d’Ivoire a choisi une voie, celle de la négociation, c’est la voie diplomatique, nous restons résolument engagés dans cette voie-là », a-t-il ajouté. Sur les condamnations des soldats ivoiriens, il a déclaré: « Nous ne commentons jamais les décisions de justice prises en Côtes d’Ivoire, il n’ y a pas de raison que nous commentions les décisions de justice prises à l’étranger ». Depuis le 10 juillet, la Côte d’Ivoire exige la libération de ses soldats en niant catégoriquement qu’ils aient été des « mercenaires », affirmant qu’ils étaient en mission pour l’ONU, dans le cadre d’opérations de soutien logistique à la Mission des Nations unies au Mali (Minusma). Le 22 décembre, une visite à Bamako d’une délégation officielle ivoirienne en présence du ministre des Affaires étrangères togolais s’est déroulée dans un esprit « fraternel ». Elle s’est conclue par la signature d’un mémorandum, le ministre ivoirien de la Défense, Téné Birahima Ouattara, frère du chef de l’Etat, soulignant que l’affaire était « en voie de résolution ». L’accord trouvé entre le Mali et la Côte d’Ivoire laisse ouverte la possibilité d’une grâce présidentielle du chef de la junte militaire malienne, Assimi Goïta, qui n’a pas mentionné les soldats ivoiriens dans son discours de fin d’année samedi. 

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