Soudan : manifestations contre l’accord post-coup d’État

Les forces de sécurité soudanaises ont tiré des grenades de gaz lacrymogène lundi lors d’une nouvelle manifestation à Khartoum contre l’accord entre les militaires au pouvoir et des groupes civils, censé sortir le pays d’un an de crise politique, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Des manifestations quasi hebdomadaires rythment la vie des Soudanais depuis que le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, a pris le pouvoir en octobre 2021 et évincé les dirigeants civils.

« Nous n’accepterons rien d’autre qu’un gouvernement civil », a dit lundi Samira Hassan, une manifestante dans la capitale soudanaise, où des milliers de protestataires ont appelé les militaires à « retourner dans leurs casernes ».

Du gaz lacrymogène a été tiré pour disperser la foule, selon des journalistes de l’AFP.

Les manifestants s’opposent à l’accord-cadre signé le 5 décembre par les militaires et plusieurs groupes civils, notamment les Forces pour la liberté et le changement (FFC) dont les représentants avaient été évincés lors du coup d’Etat du 25 octobre 2021.

Cet accord, très général et fixant peu d’échéances, a été jugé « vague » et « opaque » par des analystes et militants prodémocratie.

Le putsch d’octobre 2021 a fait dérailler une difficile transition vers un régime civil qui avait été entamée après l’éviction de l’ex-président Omar el-Béchir en avril 2019, sous la pression de l’armée et de la rue.

Glorieuse révolution

Les manifestants sont également descendus dans la rue lundi pour célébrer le quatrième anniversaire du lancement de cette contestation qui a abouti au départ d’Omar el-Béchir, au pouvoir pendant près de trois décennies et aujourd’hui en prison.

« Aujourd’hui nous célébrons le quatrième anniversaire de la glorieuse révolution de décembre qui n’a pas atteint ses objectifs », a regretté sur Twitter le ministre des Finances, Gibril Ibrahim. « Le pays a un besoin crucial de consensus national qui n’exclut personne ».

Les autorités avaient décrété un jour férié et les forces de sécurité avaient fermé les ponts menant à la capitale ainsi que les routes menant au quartier général de l’armée, selon un correspondant de l’AFP.

« A l’occasion de l’anniversaire de la révolution de décembre, j’espère que le processus politique réalisera les revendications et les aspirations des hommes et des femmes soudanais qui sont descendus dans la rue il y a quatre ans et continuent à lutter pour un avenir de paix, de démocratie, de droits de l’homme et d’égalité des citoyens », a tweeté le représentant spécial de l’ONU pour le Soudan, Volker Perthes.

Selon des médecins prodémocratie, au moins 122 personnes ont été tuées et des milliers blessés dans la répression des manifestations depuis l’année dernière.

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