Transition : Cellou freine des quatre fers (Éditorial)

Contraint à un exil forcé, le président de l’Union des forces démocratiques de Guinée (Ufdg), Cellou Dalein Diallo, n’en démord pas, et continue de croire à son étoile. Tout en freinant des quatre fers contre une transition qui à ses yeux serait en train d’être dévoyée par les nouveaux maîtres de Conakry.

Dopé par cette « force morale », propre aux jusqu’au-boutistes, l’ancien Premier ministre poursuit sa longue marche vers le palais Sékhourouréya. Conscient qu’il joue son va-tout, dans la perspective de la prochaine présidentielle, Dalein semble prêt à tous les sacrifices pour décrocher la timbale.

Sans vouloir jouer les Cassandre, nous sommes en droit de dire sans être démenti, que le retour au bercail du leader de l’UFDG ne serait pas pour demain. Nous ne préjugeons rien. On part juste du principe que revenir dans un pays qu’il décrit lui-même comme un univers orwellien, serait tout simplement aller au casse-pipe.

Avec une justice qui serait d’après le président de l’UFDG aux ordres. Dans cette sortie au vitriol faite récemment chez nos confrères de FIM-FM, dans l’émission Mirador, Cellou Dalein Diallo a fustigé la détention sans procès, de plusieurs personnalités issues des rangs de la société civile et du monde politique.

C’est le cas de l’ancien Premier ministre Dr Kassory Fofana, de l’ancien président du parlement Amadou Damaro Camara, qui font partie des prisonniers VIP de la maison centrale de Coronthie.

Sans oublier les militants prodémocratie Oumar Sylla alias Foniké Mengué et Ibrahima Diallo, entre autres.

Il faudrait avoir un véritable goût du risque et de l’extrême pour revenir dans une telle souricière. Et Dalein qui est déjà dans le collimateur de la Crief, aurait grand intérêt à raser encore les murs. Le temps que les choses se tassent. Afin d’éviter que la chape de plomb ne s’abatte sur lui.

Pour ne pas se tourner les pouces, l’ancien Premier ministre a commencé à battre le rappel des troupes, dans la perspective des élections à venir. Le tout sur fond de tournées dans les zones abritant le gros de ses militants.

La dernière de ces tournées du président de l’UFDG a eu lieu récemment dans la capitale libérienne.

Des périples qu’il met à profit pour exalter le moral des troupes. Tout en les invitant à rester sur le qui-vive, en vue des prochains scrutins. Même si Dalein soupçonne à tort ou à raison la junte de vouloir s’accrocher au pouvoir.

Il continue de persister sur la nécessité de reprendre le dialogue inter guinéen. Quitte à délocaliser le cadre.

C’est un chef de parti qui est sur des charbons ardents, dont le souhait le plus ardent serait que la transition soit la plus courte possible.

A suivre sa logique, c’est comme si le chronogramme de deux ans, prévu comme durée de la transition, serait une éternité.

En fin politique, Cellou  profite toutefois  de cette interview pour faire un clin d’œil au colonel Mamadi Doumbouya. En exhortant le président de la transition, à résister aux forces centrifuges. Une manière sans doute pour le leader de l’UFDG, de se ménager une sortie de sortie.

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