Alors que son pays s’apprêtait à envoyer 1 000 policiers en Haïti, dans le cadre de la force internationale autorisée par l’ONU le président kenyan a rétropédalé. William Ruto a annoncé mardi la suspension de cette mission après la démission du premier ministre haïtien Ariel Henry.
A Nairobi, la décision des autorités est saluée. « En tant que Kényan, c’est la situation que nous avons connue auparavant, même les tribunaux se sont prononcés contre (le déploiement de la police kényane en Haïti). Mais le résultat ne m’a pas tellement effrayé parce que nous savions que cela n’allait pas se réaliser. », explique Lameck Ochieng, habitant de Nairobi.
La décision a été très contestée dans le pays. La justice l’a qualifié d’inconstitutionnelle en janvier. Mais le 1er mars, Nairobi et Port-Au-Prince, signaient pourtant l’accord pour la mise en route des policiers kenyans. Une initiative jugée suicidaire par la rue.
« Notre police, notre gouvernement ne sont pas prêts pour cela . Oui, je pense qu’ils devraient former notre police, après quoi ils pourront examiner la situation. », déclare Beth Mashira, résidente de Nairobi.
Le chaos qui règne en Haïti, justifiant cette méfiance. « Haïti n’a pas de gouvernement, pas de structure, donc ce n’est pas conseillé. Disons que si notre gouvernement se soucie vraiment de notre peuple, il n’envisagerait même pas cette option.’’, explique Rose Wanjiku, étudiante.
Deux autres pays africains, le Bénin avec plus de 1 500 hommes et le Tchad, se sont aussi engagés à participer à la force internationale en Haïti.