L’année 2024 a été une année de défis et d’opportunités pour l’économie guinéenne. Entre la gestion de la croissance, le contrôle de l’inflation, les ajustements de la politique monétaire et la gestion des réserves en devises, plusieurs aspects ont marqué cette période. Voici un résumé des principaux développements économiques de cette année.
La Guinée a fini l’année 2023 avec l’explosion du dépôt central d’hydrocarbures de Kaloum. Ce drame a occasionné une perturbation générale des activités, à commencer par le transport urbain et interurbain, sans oublier la communication et bien d’autres services, dont la prévision de la croissance nationale revue à la baisse, passant officiellement de 5,4% à 4,2%, qui atteindra 6% vers la fin de l’année grâce aux effets induits par les travaux de construction des infrastructures du projet d’exploitation du minerai de fer de Simandou.
L’élan de solidarité national et international aidant, la force réactive a pris le dessus sur les incertitudes. Pendant que les choses se réorganisaient à l’échelle locale, les autorités ont multiplié les initiatives, notamment avec des démarches vers les partenaires. C’est dans cette optique que le gouvernement guinéen a organisé une table ronde des bailleurs de fonds à Dubaï, aux Émirats Arabes Unis, où la ministre du Plan et de la Coopération internationale d’alors, a révélé que les annonces de contribution au financement du Programme de Référence Intérimaire (PRI) s’élèvent à 7 milliards de dollars américains ». Avec la précision que « ces fonds sont destinés à soutenir divers projets de développement dans le pays. »
Dans la même veine, pour faire face aux conséquences immédiates de cette catastrophe, le pays a bénéficié en mai 2024, d’un appui important. » Le Fonds monétaire international (FMI) a approuvé un décaissement de 53,55 millions de droits de tirages spéciaux (DTS), environ 71 millions USD, au titre du guichet chocs exogènes de la facilité de crédit rapide », selon une annonce officielle. Avec la précision que « cette aide a été cruciale pour stabiliser l’économie et amorcer la reconstruction des infrastructures détruites. »
Toujours au titre de l’appui des partenaires, « le 6 avril 2024, en marge du Forum d’investissement de la CEDEAO à Lomé, la Guinée et la Banque de Développement et d’Investissement de la CEDEAO (BDIC) ont conclu un accord-cadre d’une valeur de 307 millions USD pour financer divers projets socio-économiques. » Un fait très marquant, eu égard aux relations très difficiles entre l’organisation sous-régionale et le gouvernement de transition qui n’entend pas se laisser dicter sa conduite, même au nom de la nécessité du retour à l’ordre constitutionnel.
Ce montant, pour rappel, était dédié à la « préparation des terres agricoles (80 millions de dollars) », à l’édification d’écoles primaires et secondaires publiques (80 millions de dollars) », à l’établissement d’un laboratoire minier aux normes internationales (40 millions de dollars), à « la construction d’installations médicales et d’hôpitaux régionaux (40 millions de dollars) », à l’amélioration et la modernisation de quatre lycées agricoles et unités de production (40 millions de dollars) », à « la réalisation de travaux routiers dans le Grand Conakry (27 millions de dollars) ».
Un peu plus de deux mois après, un autre accord de prêt a été conclu avec la Banque Africaine de Développement (BAD), le 23 juillet 2024. Selon l’annonce officielle, « ce prêt de 14 millions USD, vise à financer des projets d’appui au développement industriel et à la résilience des petites et moyennes entreprises (PME). »
Parallèlement, l’Etat a mobilisé les ressources internes, notamment dans le secteur minier avec des réformes très prometteuses comme le prix de référence de la bauxite, ainsi que les redevances pour l’utilisation des infrastructures minières. Egalement, l’accélération du projet Simandou. Depuis la stimulante annonce faite par Rio Tinto à ses investisseurs et aux régulateurs des Bourses en juillet dernier. Dans un communiqué publié à cet effet, le géant anglo-australien déclarait que « toutes les conditions pour son investissement dans le développement du gisement de fer à haute teneur de Simandou en Guinée ont été remplies, y compris les approbations réglementaires nécessaires de la Guinée et de la Chine ».