Chronique de Bouba: « Il semblerait d’ailleurs que le préservatif soit un très bon emblème politique… »

Tels des couturiers avec des mesures prises en toutes circonstances, s’il existe
une mesure que Macky SALL aurait prise et à laquelle nous adhérons entièrement
c’est la loi sur le parrainage qu’il faudra mettre en œuvre et ce le plus rapidement
possible. Oui monsieur le président, vous avez notre soutien sur ce point.
Le but principal des présentations est de limiter le nombre de candidatures
fantaisistes et régionalistes. Ce qui est non seulement chronophage pour les
citoyens dans les centres de vote mais également pour ceux qui viennent
dépouiller après le vote.
Il existe deux types de parrainage, celui dit citoyen et celui fait par des élus.
Notre cher Macky SALL a opté pour le premier qui est appliqué par bon nombre
d’états dans le monde tels que le Portugal, la Roumanie, la Pologne…et
également rejeté par d’autres états comme la France pour une raison simple, le
parrainage par les citoyens présente des difficultés, notamment au niveau de la
collecte et du contrôle des signatures. Ce qui dérange ce n’est guère le fait que le
contrôle soit quasi impossible avec des dizaines de milliers de signatures par
candidat, c’est plutôt le fait qu’en cas de litige, l’organe arbitral ne ferait pas
l’unanimité. Le parrainage est utilisé dans beaucoup de pays pour éviter des
candidatures fantaisistes mais dans d’autres pays, il est utilisé à des fins politiques
afin de combattre d’éventuels opposants à fort potentiel électoral. Le ministère de
l’intérieur, en charge de la délivrance des cartes d’identité et cartes d’électeur,
serait l’organe vérificateur des parrainages et donc un organe dépendant
hiérarchiquement du palais présidentiel et surtout en cas de litige il revient au
conseil constitutionnel d’avoir le dernier mot. Un organe encore décrié de tous à
un moment où l’indépendance des magistrats est encore au menu. Qui peut
aujourd’hui dire que le conseil constitutionnel ne répondrait pas des instructions
venant du palais ? Au regard de son passé pas trop lointain, notamment avec
l’affaire de la candidature d’Abdoulaye WADE, il serait tout à fait légitime que le
citoyen ordinaire puisse remettre en cause la crédibilité d’un tel conseil.
Ce système est aussi parfois dénoncé comme étant un moyen pour les candidats
issus des plus grands partis de favoriser la division des suffrages en demandant
aux électeurs de leur camp de ne pas apporter leurs signatures à des petits
candidats du bord de leurs adversaires.
Nicolas Sarkozy, lors de son mandat présidentiel, crée le Comité Balladur, qui
doit réfléchir à une modernisation des institutions de la 5e République. Selon ce
Comité, le parrainage par les élus est caduc, mais le parrainage par les citoyens
présente des difficultés, notamment au niveau de la collecte et du contrôle des
signatures.
Créée en 2012 par le président François Hollande et présidée par Lionel Jospin, la
Commission sur la rénovation et la déontologie de la vie publique propose elle
aussi de supprimer le parrainage des élus et qu’une candidature aux
présidentielles puisse être acceptée si un nombre minimal de 150 000 citoyens
soutient cette candidature, ce qui n’a jamais été retenu. Ce n’est pas le grand
nombre de signatures qui pose problème mais la mise en œuvre concrète
proposée par la commission.
Le parrainage citoyen aurait été magnifique au regard du grand nombre de
candidatures farfelues observé si toutefois il était objectif dans sa mise en œuvre.
Pour les uns, cette loi n’est autre qu’un texte à travers lequel serait caché un
revolver à déclenchement automatique ayant comme cible les opposants, et pour
les autres, il s’agirait d’une mesure prise par la majorité afin de pouvoir continuer
à se servir et servir les entreprises qui seraient les siennes.
La politique en tant que moteur de l’Etat-nation, n’existe plus. Elle sert seulement
à gérer l’économie, et les hommes politiques ne sont plus que des gestionnaires
d’entreprise. Les nouveaux maîtres du monde n’ont pas besoin de gouverner
directement. Les gouvernements nationaux se chargent d’administrer les affaires
pour leur compte. Le nouvel ordre, c’est l’unification du monde en un unique
marché. Les états ne sont que des entreprises avec des gérants en guise de
gouvernements, et les nouvelles alliances régionales ressemblent davantage à
une fusion commerciale qu’à une fédération politique. Ils se protègent sous ce
parapluie juridico constitutionnel pour préserver leurs intérêts. Il semblerait
d’ailleurs que le préservatif soit un très bon emblème politique, il jugule
l’inflation, il permet quand même l’expansion, il limite la surproduction et il offre
une impression de sécurité satisfaisante.
***La différence entre l’homme politique et l’homme d’état est la suivante : le 1er
pense à la prochaine élection et le second, à la prochaine génération***

Boubacar Ndiour SOUFY

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