Chronique de Bouba: « L’apostrophe de l’émergence ne sera pas visible de sitôt »


« Ce sont les métiers dits sales comme éboueurs ou égoutiers qui contribuent le
plus à la propreté et paradoxalement, ce sont dans les professions de prestiges
comme politique, finance, hauts responsables qu’on trouve le plus d’ordures »,
disait Coluche. L’histoire ne cesse de se répéter, à la veille de chaque élection,
l’administration devient de plus en plus au ralenti, on dira même qu’elle devient
transparente et tout cela pour soit maintenir l’actuel locataire du palais
présidentiel soit l’expulser et trouver un nouveau locataire supposé plus solvable.
«Les moutons vont à l’abattoir ils ne disent rien, et ils n’espèrent rien mais au
moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les
mangera. Plus bêtes que les bêtes, plus moutonniers que les moutons, l’électeur
nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des révolutions pour
conquérir ce droit », disait Octave Mirbeau. Un extrait de « la grève des
électeurs » qui semblerait être d’actualité et pourtant c’était en 1888. Toujours la
même phrase qui revient au bout des lèvres, aura-t-il fait mieux que son
prédécesseur ? Qu’en est-il du bilan de Macky SALL ?
Et pourtant tout était bien parti avec un plan Sénégal émergent qui pourtant, bien
que contesté par beaucoup d’analystes et souvent d’opposition mais pas tous,
semblait ouvrir une belle porte vers un Sénégal émergent si l’on s’en tenait aux
simples écrits de ce plan. Hélas le développement ne se mesure pas à la finance
ou à un simple indice de développement. Construisez leur des infrastructures et
tout ce qu’exige le développement, ils resteront sous développés parce que c’est
d’abord et avant tout, un comportement, une façon d’être et de faire, rien d’autre.
C’est sur ce point qu’il va falloir se battre par le biais de l’éducation et de
l’instruction de nos futures générations car de l’instruction nait la grandeur des
nations.
L’apostrophe de l’émergence ne sera pas visible de si tôt mais pourra par conséquent
rester un slogan de campagne. La création de l’OFNAC était une excellente initiative du
Président SALL à son arrivée au pouvoir et qui a compris que les populations ne
voulaient plus voir des voyous à col blanc procéder à un hold up de leur dénier public.
Très vite les réalités politiques paralyseront le fonctionnement de cette agence qui était
pourtant dirigée par une dame respectée de tous.
Le retour de la CREI applaudi par tout un peuple aura également été un fiasco car sur une
liste de plus de vingt personnes, les condamnations finales resteront très peu
appréciées.
La révision des loyers aura été un très grand pas vers un rééquilibre social mais faute de
suivi ce décret ne sera que souvenir. Le PUDC est un énorme clin d’œil fait aux populations rurales s qui applaudissent M. SALL pour cette initiative qui aujourd’hui leur a allégé une grande masse de travail quand bien même certains se plaignent du fait que ce programme ne soit pas parvenu dans
toutes les localités.
Et enfin cerise sur le gâteau, l’arrestation du député maire de Dakar qui est sans
précédent. L’histoire ne retiendra que le fait que le député ait été emprisonné malgré son
immunité. D’aucuns disaient qu’il n’en disposait pas, et à la plus grande surprise, une fois
en maison d’arrêt, une procédure est enclenchée pour lever son immunité ; le refus de la
présence de son avocat lors de son arrestation est interdit par un règlement de la
CEDEAO, lequel est applicable directement dans notre cher pays. Autant de vices de
forme et procédures qui donnent tort à l’Etat dans ce dossier. Ce qui le justifie une fois de
plus, c’est la décision de la CEDEAO qui donne raison au député maire. Comment se fait
il que ledit député maire soit arrêté pour détournement de dénier public à hauteur d’un
milliard huit cent millions et parallèlement un des lieutenants de M. SALL, qui serait
accusé du même délit pour un montant largement supérieur, ne soit toujours pas inquiété ?
Une gouvernance sobre et vertueuse comme le préconisait le candidat SALL en 2012, sera dans une prochaine chronique. La souplesse d’un leader politique qui convoite l’électorat d’un peuple n’est qu’une souplesse de circonstance. S’il obtient gain de cause, il va se retrouver dans
l’indifférence et dans l’oubli face à son électorat. Il ya dorénavant une nouvelle
race d’électeurs qui non seulement demande des comptes mais exige des résultats.
Boubacar NDIOUR SOUFY

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