Commune de Rabat : les frais de déplacements à l’étranger de la Maire et ses conseillers font polémique

Alors que le Maroc traverse une période difficile, à l’instar du monde entier, en raison de la pandémie et des répercussions de la guerre en Ukraine, la mairie de Rabat s’est permis des dépenses colossales durant l’année 2022, destinées aux déplacements de la maire de la capitale, Asmaa Rhlalou, et ses conseillers à l’étranger ou encore dans les frais d’hébergement, restauration et réception.

D’après un document publié par Omar Hiyani, conseiller communal de la Fédération de la gauche démocratique (FGD) à Rabat, les frais au titre de l’année 2022, de transport du président et des conseillers à l’étranger se sont élevés à quelque 100.000 dh, de même que les frais de mission et les frais d’hébergement de restauration et de réception, soit un total de 300.000 dh de frais rien que pour les déplacements à l’étranger.

Le plus surprenant dans ce document, c’est que pour l’année 2023, qui promet d’être plus difficile que l’année en cours, la mairie de Rabat a proposé d’augmenter ces frais à des niveaux exorbitants.

Par exemple, pour les frais de transport du président et de ses conseillers à l’étranger, la mairie propose de hausser les frais de 100.000 dh, approuvés en 2022, à 400.000 dh pour 2023, tandis que pour les frais de mission du président et des conseillers à l’étranger, ils devraient passer de   100.000 à 300.000 dh.

Le chiffre qui surprend le plus est celui correspondant aux frais d’hébergement, de restauration et de réception. Il a été proposé de l’augmenter à 1.500.000 dh au lieu des 300.000 dh actuels . « À se demander si Madame la maire de Rabat et ses conseillers, censés être des fonctionnaires d’un pays en crise, logent dans des palaces et dînent dans des restaurants étoilés ».

Dans un tweet, Omar Hiyani de la FGD a soulevé cette aberration. « Que fait la maire de Rabat en pleine crise. En un an : Budget déplacement à l’étranger fois 4, frais de missions à l’étranger fois 3 et frais d’hébergement, restauration et réception fois 5« , a-t-il fait remarquer.

En revanche, on a essayé de voir quel type de missions ont été réalisées à l’étranger par la maire de Rabat et ses conseillers, ou encore quelles sont les missions à prévoir à l’étranger qui nécessitent autant de frais ?

Durant l’année en cours, on note la présence d’Asmaa Rhlalou au Sommet Africités 9 de CGLU Afrique, qui s’est tenu à Kisumu au Kenya du 17 au 21 mai 2022. Et il s’agit du seul déplacement rapporté par la presse de la maire de la capitale du Royaume. En ce qui concerne les déplacements à venir à l’étranger en 2023, et qui nécessitent de multiplier par 5 le budget de 2022, aucune information ne figure sur le site de la mairie.

Quelques mois après son élection à la tête de la capitale africaine de la culture, Asmaa Rhlalou n’a pas manqué de taper fort sur ses prédécesseurs, en les accusant de « mauvaise gestion entraînant une situation financière fragile » de la commune ou encore  » les 2.400 fonctionnaires fantômes du Conseil  » qui perçoivent leurs salaires mensuels sans faire quoi que ce soit.

Qu’en est-il donc des frais de missions à l’étranger qui n’ont probablement jamais eu lieu, mais qui gonflent le budget de la commune ? Les frais d’hébergement et de restauration de la maire et de ses conseillers à l’étranger coûtent-ils 1.500.000 dh alors que le pays est en crise ?

Hespress Fr a essayé de joindre la maire de Rabat, Asmaa Rhlalou, à maintes reprises au sujet de ces budgets énormes, mais en vain. Nous avons également essayé de joindre un membre de l’équipe de communication pour avoir de plus amples éclaircissements, mais sans réponse.

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