HIBA THIAM, NOTRE PETITE SŒUR ! ET SI NOUS ETIONS TOUS ISSUS DU MÊME PÈRE ET DE LA MÊME MÈRE ?

 

Je rêve de ce jour où nous considérerons le Sénégal comme une seule et unique maison et tous les sénégalais comme membres d’une seule et unique famille.
J’avoue que ce rêve est très ambitieux, mais j’ai besoin de garder cet espoir pour avoir le courage d’écrire chaque soir, dans l’optique de poursuivre mes sensibilisations. Parce que très souvent, l’envie me vient de crier haut et fort « Je n’en peux plus parce qu’il n’y a plus rien à faire pour ce pays ». Mais je me ressaisis tout le temps en me disant que la seule et unique chose qui m’intéresse, c’est de jouer ma partition jusqu’à mon dernier souffle ou au dernier souffle de ce grand corps malade qui s’appelle Sénégal.
Le jour où nous arriverons à ressentir un amour fraternel, les uns envers les autres, nous pourrons enfin faire des appréciations objectives et nous comporter de manière empathique.
Suite à la mort tragique d’Hiba Thiam, j’ai essayé d’adopter une posture empathique en me considérant comme son grand frère. Et j’avoue avoir ressenti de la tristesse et de la désolation en ressassant cette perte que nous venons tous de subir. Je dis bien tous, parce que c’est la grande famille Sénégal qui vient de perdre une de ces filles dans des conditions pas du tout souhaitables. Je ne la connaissais pas avant sa mort, mais en la considérant comme ma petite sœur qui fait partie de cette grande famille sénégalaise, je ne cesse d’avoir le cœur meurtri dès que quelqu’un se met à relater les circonstances de son décès. Certains vont même jusqu’à porter des jugements de valeur très violents vis à vis de cette défunte personne, notre petite sœur.

Je pense qu’il est temps de nous poser les bonnes questions.
Si tous les sénégalais considéraient ce pays comme une seule maison et nous tous comme des frères et sœurs issus du même père et de la même mère :
• Quelle posture adopteraient ces animateurs de télévision pour parler de leur petite sœur décédée ?
• Ces frères et sœurs sénégalais, n’allaient-ils pas réfléchir à plusieurs reprises avant de tenir certains propos dans les réseaux sociaux à l’endroit de leur petite sœur ? Ils allaient peut-être mettre un peu d’eau dans leur bissap ?
• Ces grandes sœurs sénégalaises ne devraient-elles pas se sentir responsables de cette situation au lieu de critiquer négativement ? Sont-elles sûres d’avoir toujours montré le bon exemple à leurs petites sœurs ?
• Ces « célébrités » des petits écrans, se sont-elles demandé si les rôles qu’elles incarnent dans les téléfilms, n’ont pas eu un impact négatif chez leurs frères et sœurs sénégalais ?
• Nos frères directeurs de programmes des chaînes de télévision, ne doivent-ils pas commencer à se demander si ce qu’ils proposent à la télé ne participent pas à désorienter leurs jeunes frères et sœurs ?
• Une célébrité sénégalaise qui était en direct sur Instagram il y’a quelques jours, a posé une question salace à une de nos petites sœurs : « à quand remonte ton premier rapport sexuel ? ». Et cette dernière de manière innocente a répondu : « 2018 » ; sans être consciente qu’elle venait de tirer publiquement, une balle dans la tête de sa réputation. Mon frère, ne penses-tu pas que tes directs sur Instagram pourraient permettre de sensibiliser la jeunesse qui te suit ?
• Nos frères « influenceurs » qui sont en train de promouvoir une jeune fille américaine montrant ses parties intimes sur Instagram, sont-ils conscients qu’ils sont en train de détourner nos jeunes frères de l’essentiel et les tirent vers le bas ? Ne doivent-ils pas eux aussi situer leur responsabilité et commencer à les influencer positivement ?
Je pense que nous gagnerions tous à nous considérer comme responsables de l’éducation de nos jeunes frères et sœurs.
En essayant de situer les responsabilités de la situation du pays, nous nous rendrons compte que ces dernières sont partagées entre moi, vous, les télévisions, les sites internet, les autorités étatiques, les célébrités etc… Chacun doit oser faire une introspection afin de poser un diagnostic sérieux de la situation et mettre en place ses propres actions susceptibles de faire reculer la débauche et la drogue dans ce pays.
Mais nous devons aussi aider tous ceux qui se droguent à se libérer de cette dépendance au lieu de nous limiter à juste nous acharner sur eux. Parce que ce qu’ils font n’est certes pas bon mais ils sont nos frères et sœurs. Donc sensibilisons, influençons positivement, assistons, corrigeons, châtions s’il le faut. Mais avant de châtier, assurons-nous d’abord de nous aimer les uns des autres. Parce que oui « qui aime bien châtie bien » mais châtier sans être sûr d’aimer la personne à punir révèle des intentions inavouées.

Que justice se fasse sur l’affaire Hiba Thiam et que Dieu pardonne les péchés de cette dernière afin de l’accueillir dans son paradis céleste.

En attendant, continuons notre combat contre Covid 19, en respectant scrupuleusement les recommandations du ministère de la santé.

Amadou NIANG
Email: amadouniang7@gmail.com

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