Les réactions s’enchaînèrent depuis l’accueil officiel réservé par le président tunisien, Kais Saied, au chef de l’entité fantôme du polisario, Brahim Ghali en marge de la 8e Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD8). Un accueil qui a écarté la Tunisie de sa position de neutralité, dans le dossier du Sahara, montrant un penchant clair du côté de l’Algérie.
Après les réactions observées dans ce sens par d’imminents ex-diplomates tunisiens ou encore de syndicats qui ont qualifié la démarche de Kais Saied de « déviation dangereuse », c’est au tour de l’ancien président tunisien, Moncef Marzouki, de fustiger son deuxième remplaçant.
Dans une publication sur sa page officielle Facebook, Moncef Marzouki, a commenté la crise actuelle entre son pays et le Maroc, en imputant la totale responsabilité au président tunisien Kais Saied
L’ancien président tunisien a également rappelé que « depuis le début de la crise du Sahara, la position tunisienne, quel qu’en soit le président, a été constante » à savoir « rechercher la réconciliation entre les deux frères en querelle et ne pas tenir celui-là contre l’autre », en faisant référence à l’Algérie et le Maroc.
D’autre part, Moncef Marzouki a estimé que « la voie de la confrontation continue avec le Maroc, et l’objectif étant la création d’un sixième pays, nous a conduit à arrêter la construction de l’Union du Maghreb, avec ce que cela signifie de perte de grandes opportunités pour la renaissance de l’économie maghrébine, l’épuisement des deux grands frères avec des budgets pour s’armer qui pouvaient servir aux chômeurs, et les souffrances continues des Sahraouis qui n’ont aucune perspective dans les camps de Tindouf sauf la misère, génération après génération ».
La seule solution pour les Sahraouis, soulève le politicien tunisien « n’est pas de courir après un État qui ne verra la lumière que sur les ruines du Maroc, ce qui n’est ni possible ni dans l’intérêt de personne, car un tel scénario suppose une brutale guerre qui peut détruire l’Algérie comme, sans rien ajouter à la situation des Sahraouis ».
Pour résumer, Moncef Marzouki a tenu à souligner que « ce n’est pas la Tunisie qui a poignardé le Maroc dans le dos, mais plutôt le +putschiste+ (Kais Saied) qui a poignardé la Tunisie dans sa démocratie, sa constitution, ses institutions et ses relations avec la Libye et les pays démocratiques, et l’a amenée à une situation que nous ne souhaitons pas pour un ennemi, encore moins un frère … La Tunisie aime pour toujours le Maroc, l’Algérie et tous les peuples de notre nation affligée » a-t-il conclu.