Le cinéma africain « est méprisé », selon le malien Souleymane Cissé

Pour le cinéaste malien Souleymane Cissé, le Carrosse d’Or décerné par la Quinzaine des cinéastes est une incitation « à faire de nouveaux films » dans l’espoir de renverser la « censure » qui, selon lui, frappe le cinéma africain.

Une « censure » et du « mépris » empêchent la diffusion des films africains dans le monde, estime le réalisateur malien Souleymane Cissé, 83 ans, alors qu’à ce jour l’Afrique n’a raflé qu’une seule Palme la récompense suprême du prestigieux Festival de Cannes.

« Cette censure occidentale, elle est très grave. C’est un mépris. Et je le dis au niveau des distributeurs, il y a des films qu’on pourrait voir dans les salles de cinéma. On ne le fait pas, tout simplement pour ne pas mettre à la même hauteur l’image de l’Afrique avec les autres. Et ça, c’est dommage » a déclaré le cinéaste.

« Pour moi, c’est d’abord un problème de distributeur. Tant qu’ils ne porteront pas d’intérêt pour nos films, rien ne changera. On a beau produire, faire tout ce qu’on veut, tant que le public européen, américain ou chinois, n’aura pas accès à nos films, on n’avancera pas », ajoute-t-il.

Boubou coloré et dos à la Méditerranée, Souleymane Cissé, se retiens de sermonner la nouvelle génération de cinéastes, il pense néanmoins qu’à l’instar de leurs ainés, ils ont le devoir d’imposer l’Afrique dans l’industrie

« Je ne pense pas que je puisse donner des leçons à la nouvelle générations mais tout ce que je peux dire c’est qu’on a tout intérêt à faire avancer le cinéma parce que quand ils feront de très bons films, je suis sûr que cette censure au niveau de la distribution va se briser. « 

S’il se considère chanceux, le réalisateur regrette que le cinéma africain soit volontairement privé d’audience à l’international.

« Mais si on a eu cette chance de pouvoir être vus ailleurs, ce n’est pas ce qu’il s’est passé au Festival de Cannes et personne ne l’imaginait en cette période, en 1987. C’est ça l’intérêt. Ça a été une ouverture. On pensait que ça allait continuer, mais malheureusement non.« 

Il est l’un des pères du cinéma africain et mercredi, Souleymane Cissé a reçu un Carrosse d’Or. Une récompense décernée au cours de la Quinzaine des réalisateurs, une sélection parallèle du Festival de Cannes.

« Je remercie les confrères de m’avoir choisi. Ce prix m’incite à faire de nouveaux films, à me réinventer et changer de vision » dit-il.

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