Présidentielle en Angola : la justice confirme la victoire du MPLA

La justice angolaise a confirmé la victoire du parti historique au pouvoir, qui a donné un second mandat au président sortant Joao Lourenço, en rejetant jeudi le recours de l’opposition dénonçant les résultats des élections législatives de fin août.

« La Cour constitutionnelle a rejeté le recours concernant un litige électoral déposé par le parti politique Unita », en estimant que les éléments qu’il présente « ne permettent pas de remettre en question le résultat global » du scrutin, a déclaré la juridiction suprême dans une décision dont l’AFP a eu copie.

La cérémonie d’investiture de M. Lourenço, 68 ans, est prévue le 15 septembre.

Le pays a choisi ses députés le 24 août. Il n’y a pas d’élection présidentielle en Angola, la tête de liste du parti vainqueur aux législatives est investie aux fonctions de chef de l’Etat.

Au pouvoir depuis l’indépendance du Portugal en 1975, le Mouvement populaire pour la libération de l’Angola (MPLA) a été déclaré vainqueur, avec 51,17% des voix, par la Commission nationale électorale (CNE). Ce score est le plus bas jamais enregistré par le parti, à l’issue du scrutin le plus serré de l’histoire du pays.

Le premier parti d’opposition, l’Union nationale pour l’indépendance totale de l’Angola (Unita), emmené par le charismatique Adalberto Costa Junior, 60 ans, a rassemblé 43,95% des suffrages.

L’Unita a déposé un recours début septembre pour contester ces résultats, affirmant avoir remporté le scrutin selon son propre comptage.

L’opposition et des groupes de défense des droits ont dénoncé des irrégularités lors du scrutin. Le MPLA a la mainmise sur l’organisation des élections et les médias publics.

Avec des promesses de lutter contre le pauvreté et la corruption, l’opposition a gagné du terrain dans un des pays les inégalitaires au monde, où la moitié des 33 millions d’habitants vivent sous le seuil de pauvreté, selon la Banque mondiale.

L’opposition avait déjà contesté les résultats des précédentes élections en 2017. Mais la victoire du MPLA et de Joao Lourenço, alors successeur désigné de l’ex-homme fort du pays José Eduardo dos Santos, décédé en juillet, avait été confirmée.

Cinq partis d’opposition, dont l’Unita, ont déclaré jeudi dans un communiqué réfléchir à l’organisation de manifestations « pacifiques » pour contester le résultat des élections. Ils ont précisé se réserver « le droit de porter le litige devant d’autres instances ».

Quatre des 16 membres de la CNE n’avaient pas signé les résultats définitifs des élections, exprimant des doutes sur le processus électoral.

Les observateurs étrangers avaient fait part de « préoccupations » à propos notamment des listes électorales.

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