RTS : Appel à l’éthique dans l’organisation des fanzones nationales (par Malick Diouf)

En pleine acquisition des droits de retransmission des compétitions de la CAF, la RTS, dans une démarche qui soulève des questions, s’engage avec SD CONSULTING pour l’organisation de 46 fanzones à travers le territoire national. Cette décision, prise sans transparence apparente dans le processus de sélection, appelle à une intervention urgente de l’Autorité de Régulation de la Commande Publique (ARCOP).

Ce partenariat exclusif éveille la suspicion quant à la justification de telles préférences, laissant en éveil la question essentielle de l’équité dans l’attribution des accords de ce genre. Une analyse approfondie et une procédure transparente devraient être de mise pour dissiper les doutes légitimes du public.

Par ailleurs, que dire de la RTS, qui financée par les deniers publics, requiert des citoyens, déjà contributeurs par leurs impôts, des paiements additionnels pour accéder aux contenus pour lesquels ils ont déjà indirectement payé? Ce paradoxe financier exige des explications claires et une politique qui distingue l’usage public de l’usage commercial des fanzones, avec un modèle de financement adéquat pour chacun.

Le fait que la RTS contraigne des annonceurs et organisateurs de fanzones à participer financièrement à ses propres initiatives, en commercialisant des droits à des tarifs exorbitants, témoigne d’un conflit d’intérêt qui ne peut être ignoré. Cette ironie attise la frustration et pousse à s’interroger sur l’absence de possibilités offertes aux départements ou aux communes pour organiser leurs propres espaces de rencontre et de fête autour du football.

On ne peut s’empêcher de comparer avec l’UEFA en Europe, qui instaure une réglementation stricte de l’organisation des fanzones, garantissant une mise en œuvre équitable et transparente. La RTS et la CAF doivent-elles suivre cet exemple pour assurer la légitimité de leurs actions?

Il est impératif que l’État s’implique pour réévaluer cette situation qui nuit aux agences événementielles locales, provoquant un manque à gagner considérable et une atteinte au potentiel économique que représente la CAN. La coupe est un moment de rassemblement pour la nation, mais elle doit aussi être une source d’opportunités d’affaires équitables pour stimuler l’économie nationale.

Cet état des choses renforce l’argument en faveur d’un code de la publicité, qui régulerait ces pratiques (un sujet que nous aborderons ultérieurement). Seule la mise en place d’un cadre législatif pourra assurer une gestion plus éthique et responsable en matière de publicité et d’organisation d’événements publics.

Malick Diouf

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