Sahara : pétitionnaires et experts insistent sur le rôle de l’Algérie dans le conflit artificiel

La quatrième Commission de l’Assemblée générale de l’ONU a été, une nouvelle fois, l’occasion de mettre en avant le rôle de l’Algérie dans le conflit artificielle autour du Sahara marocain. Experts, diplomates et pétitionnaires ont appelé Alger, principale partie au conflit, à s’inscrire dans le processus des tables rondes. Les intervenants ont également appelé l’Algérie à faire preuve de réalisme et de pragmatisme et à œuvrer dans le cadre de ce processus, afin d’atteindre une solution basée sur l’autonomie.

L’Algérie, partie principale au différend régional autour du Sahara marocain, doit faire preuve de réalisme et de pragmatisme et œuvrer dans le cadre du processus des tables rondes pour atteindre une solution basée sur l’autonomie. Il s’agit là de la position formulée par plusieurs experts, pétitionnaires et diplomates, dont le juriste et élu local français Jérôme Besnard.

Intervenant devant la quatrième Commission de l’Assemblée générale de l’ONU, M. Basnard a affirmé qu’il est temps pour que ce différend régional se résolve dans le cadre des paramètres clairement définis par les dernières résolutions du Conseil de sécurité, notamment la 2602, qui appellent à une solution politique réaliste, durable, pragmatique et basée sur le compromis. Il a relevé que ces paramètres convergent pleinement vers l’initiative d’autonomie présentée par le Maroc en 2007 et qualifiée de sérieuse et crédible par 18 résolutions du Conseil de sécurité, notant que ce plan est la «seule solution pour régler définitivement ce différend régional, comme l’atteste la majorité des pays dans le monde, dont mon pays».

Évoquant les dernières élections législatives, communales et régionales tenues au Maroc, le 8 septembre 2021, le juriste français a indiqué que les deux régions du Sahara se sont démarquées par un fort taux de participation, de 66%, et ce malgré les contraintes imposées par les mesures liées à la pandémie de la Covid-19. «Ce fort taux de participation émane de la volonté inébranlable de la population sahraouie de participer à la gestion de ses affaires locales et d’exercer ses droits politiques, économiques et sociaux dans le cadre de la souveraineté nationale et de l’intégrité territoriale du Royaume», a-t-il dit, ajoutant que cette participation massive au triple scrutin constitue également une nouvelle confirmation de la population sahraouie, par la voie des urnes, de son attachement indéfectible à son identité marocaine. De leur côté, des experts espagnols ont affirmé que la dimension humanitaire du différend régional sur le Sahara marocain souligne la responsabilité «indéniable» du pays hôte des camps de Tindouf. Intervenant également devant la quatrième Commission de l’Assemblée générale de l’ONU, Rafael Esparza Manchin, académicien et ancien leader du Parti socialiste ouvrier espagnol aux Canaries, a indiqué que l’Algérie est «l’acteur principal» de ce drame humanitaire qui règne sur son propre territoire dans les camps de Tindouf. Les populations séquestrées dans ces camps «subissent les pires violations des droits de l’Homme dans le contexte d’une situation sans précédent et exceptionnelle au regard du droit international humanitaire», a-t-il relevé, notant que le pays hôte «a délégué une partie de son territoire à un milice armée qui n’a aucune légitimité devant la loi, au mépris de ses obligations en vertu de la convention relative au statut des réfugiés de 1951».

L’intervenant a également dénoncé le détournement des aides humanitaires destinées aux populations séquestrées dans les camps de Tindouf, en citant, à ce propos, le rapport accablant de l’Office européen de lutte antifraude (OLAF). «Ce détournement, rendu possible par le refus du pays hôte d’autoriser le recensement et l’enregistrement de la population des camps de Tindouf, a permis l’enrichissement personnel de nombreux dirigeants du “polisario” et le maintien d’un niveau de vie confortable pour eux-mêmes et leurs familles à l’extérieur du territoire, tandis que la grande majorité de la population subit les affres d’une vie dure, sans liberté et sans espoir», s’est-il indigné.

Pétitionnaires : l’Algérie, principale partie au conflit, doit s’inscrire dans le processus des tables rondes

L’Algérie, partie principale au différend régional autour du Sahara marocain, est appelée à s’inscrire de bonne foi dans le processus des tables rondes de l’ONU, conformément à la résolution 2602 du Conseil de sécurité, ont souligné des pétitionnaires devant la quatrième Commission de l’Assemblée générale des Nations unies à New York. «Le règlement du différend régional sur le Sahara marocain n’est plus qu’une question de temps, pourvu que la principale partie à ce différend régional, à savoir le pays hôte des camps de Tindouf, s’inscrive de bonne foi dans le processus des tables rondes de l’ONU», a ainsi affirmé Abdellatif Aidara, coordinateur de la Coalition pour l’autonomie du Sahara (AUSACO).

Il s’agit ni plus ni moins d’un différend à caractère géopolitique qui a émergé dans le contexte de la guerre froide, à l’instigation de l’Algérie, a-t-il relevé, notant que les droits légitimes du Maroc sur son Sahara revêtent un caractère historique, cette région ayant toujours constitué le portail du Royaume vers l’Afrique subsaharienne. «Le Sahara est le prolongement des racines africaines du Maroc», a-t-il ajouté.

L’intervenant a également rappelé que c’est le Maroc qui a inscrit en 1963 la question du Sahara à l’ordre du jour de la quatrième Commission, alors que le groupe séparatiste du «polisario» n’existait pas à l’époque, soulignant que ce groupe armé n’a été créé que 10 ans plus tard pour contrarier l’intégrité territoriale du Royaume. «À la lumière du caractère géopolitique de ce différend artificiel, il est clair que son règlement passe nécessairement par la participation sérieuse et de bonne foi du pays hôte des camps de Tindouf à la recherche de la solution politique», a indiqué M. Aidara, signalant que ce pays continue d’apporter un appui politique, diplomatique, financier et militaire au «polisario» au détriment de la sécurité et de la stabilité de l’espace régional sahélo-saharien.

Pour le pétitionnaire, «il s’agit du seul pays dans le monde qui s’oppose à l’initiative d’autonomie, dans une stratégie évidente de pourrissement et de maintien du statu quo». «D’ailleurs, paradoxalement, ce pays avait proposé en 2002 la partition de la région du Sahara et de sa population, comme cela a été consigné dans le rapport du Secrétaire général S/2002/178. Ce qui démontre la vacuité et la mauvaise foi de cet État dans sa soi-disant défense du droit à l’autodétermination», a-t-il précisé.

Les liens avérés du «polisario» avec le terrorisme et le crime organisé dénoncés à New York

Des experts internationaux ont dénoncé, à New York, les liens avérés qu’entretient le groupe séparatiste armé du «polisario» avec le terrorisme et le crime organisé dans la région sahélo-saharienne. «La région sahélo-saharienne est une zone majeure d’activités illicites et un corridor de transit vers différentes parties du monde pour les armes légères et la drogue, où le “polisario” est un exemple concret de trois agendas qui se chevauchent : ceux du terrorisme, du séparatisme et du crime organisé», a ainsi souligné Solomon Assor Sydney, président de l’ONG «Surry Three Faiths Forum», dans son intervention devant la quatrième Commission de l’Assemblée générale de l’ONU. Il a relevé que les camps de Tindouf, devenus depuis longtemps un «foyer de répression des populations séquestrées, sont reliés à des réseaux terroristes et de trafiquants d’armes, de drogue et d’êtres humains», notant que ces camps situés dans le nord-ouest de l’Algérie, sont aujourd’hui un «immense vivier de terroristes et de hors-la-loi».

«Les réseaux illicites transnationaux trouvent dans les camps une base arrière qui leur fournit de la nourriture à partir des aides humanitaires détournées adressées en premier lieu à la population des camps, mais aussi des armes, des véhicules et du carburant», a dénoncé le pétitionnaire, prévenant que la présence sur le sol algérien, au carrefour des frontières du Maroc, de la Mauritanie et du Mali, des milices armées du «polisario» est un «facteur de déstabilisation» pour la sécurité internationale. Il a, en outre, indiqué que la persistance du conflit artificiel autour du Sahara marocain a généré un «mariage d’intérêt» entre le «polisario» et les réseaux terroristes très actifs dans la région sahélo-saharienne, ajoutant que «l’idée défendue avec ferveur par le pays hôte des camps d’avoir un micro-État au Maghreb est non seulement non viable, mais dangereuse, et entraînera toute la région dans des trajectoires d’une violence sans précédent».
L’intervenant a, par ailleurs, relevé que le différend régional sur le Sahara vit au rythme d’une dynamique positive et réaliste, soulignant que l’initiative marocaine d’autonomie reste la seule solution pour clore définitivement ce «malheureux chapitre», en construisant un environnement propice à une paix et une sécurité durables, et en mettant fin à l’instrumentalisation géopolitique de la terreur pour porter atteinte à l’intégrité territoriale des pays de la région. «L’une des mesures réalistes contre le développement du commerce des armes au Sahel est la dissolution du “polisario”», a-t-il préconisé.

De son côté, le président de l’Institut sahélien de recherche et d’analyse pour la transformation des conflits, Souleymane Satigui Sidibe, s’est élevé contre l’encouragement des groupuscules armés non étatiques dans la région sahélo-saharienne qui constitue un «danger permanent pour les populations et hypothèque leur avenir et leurs aspirations à une vie digne et paisible. Il a dénoncé les comportements de certains États de la région «qui se rendent complices de cette situation en pensant que leur stabilité repose sur l’instabilité chez leurs voisins».
L’ancien secrétaire général de la Jeunesse africaine a souligné l’urgence de rappeler le danger qui menace la région du Sahel avec l’encouragement des groupes armés ou sous quelque forme que ce soit, alors qu’ils sont, dans la plupart des cas, des groupes qui opèrent avec les terroristes, les narco-trafiquants et toutes les forces obscurantistes au détriment de la quiétude et la tranquillité humaine. «Bon nombre de groupes terroristes sont approvisionnés à partir des sites humanitaires dont la gestion des vivres et carburants sont détournés par des alliés déguisés dans des combats et un tour dans les marchés limitrophes au Sahel démontrera que le Polisario n’y fait pas exception», a-t-il indiqué.

Il a fait remarquer que «ceux qui se réclament d’un État n’ont aucune légitimité, car la grande majorité des populations du Sahara marocain se reconnaît dans les efforts» du Maroc déployés sous le leadership de S.M. le Roi Mohammed VI pour la promotion des provinces du Sud afin de les ériger en pont de développement vers le continent africain et la zone sahélo-saharienne en particulier.
Le président de l’Institut sahélien de recherche et d’analyse pour la transformation des conflits a, dans ce cadre, mis en avant la dynamique de développement socio-économique et les meilleures conditions de vie dont jouissent les populations des provinces du Sud. Il s’est également dit impressionné par le degré d’intégration des émigrés africains, qui ont fini par choisir le Maroc pour s’installer dans les provinces sahariennes, où ils ont accès, au même titre que la population locale, à l’emploi, aux services de santé et à l’école pour leurs enfants.
«Derrière ce bien-être, des femmes et des hommes sahraouis, membres des conseils démocratiquement élus, veillent à la gestion de tous les aspects touchant au quotidien de leurs électeurs et veillent à la conception, la réalisation et la gestion des programmes sociaux et de développement de leurs villes respectives», a poursuivi M. Sidibe. Il a en outre indiqué que la décision des autorités marocaines de confier aux Sahraouis la gestion de leurs affaires locales a induit une dynamique inclusive profitable à toutes les franges de la société et dont les intérêts sont défendus par des institutions démocratiquement élus présentes autour de la table de négociation à travers les présidents des deux régions de Sakia El Hamra et Oued Eddahab.

L’expert a, dans ce cadre, relevé que le plan d’autonomie présenté par le Maroc constitue «la solution idoine du conflit du Sahara et le prélude du bonheur du peuple africain, car le Royaume du Maroc est une bénédiction pour l’Afrique». «Evitons les erreurs de certains pays soutenant le séparatisme au détriment des peuples qui en payent les plus lourdes conséquences», a-t-il conclu.

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