« Existe-t-il pour l’homme un bien plus précieux que la santé ? », Socrate
Tout ce qui est interdit de vente dans le monde, est autorisé en Afrique.
Selon une étude de l’ONG suisse « Public EYE », le carburant vendu dans 8 pays
africains dont le SENEGAL, serait hautement toxique avec des taux de soufre entre
200 et 1000 fois supérieurs à ce qui est utilisé en Europe. En 2030 la pollution de
l’air liée au trafic routier devrait causer 3 fois plus de décès prématurés en Afrique
qu’en Europe, aux USA et au Japon réunis.
Nul ne s’étonne ici des gaz noirs qui s’échappent des pots d’échappement, chacun
connait cette sensation d’étouffement dans les embouteillages mais désormais
l’inquiétude pourrait grandir car selon l’enquête menée par public eye en
collaboration avec des ONG africaines, le carburant est hautement toxique. Dans
l’essence, le taux de soufre est 15fois supérieur à celui autorisé dans l’UE, pour le
diesel c’est encore pire, il est 350 fois plus important et cela est possible parce que
les normes africaines le permettent. Les ONG en appellent à la responsabilité des
autorités. Il faut interpeler les gouvernements à revoir leur politique de sorte à ce
que le taux de soufre soit revu et qu’il soit sur la base des normes internationales.
Le problème c’est que si le taux est réduit, le carburant couterait 20F cfa/L et ça ne
rapporte pas beaucoup et cela aurait un grand bénéfice pour la santé mais si rien
est fait d’ici 2030, 30.000 africains pourraient mourir prématurément à cause du
carburant.
Des sociétés suisses et autres sociétés occupent une part très importante dans la
vente du carburant toxique en Afrique. C’est aux gouvernements africains de
prendre conscience de cette problématique et de revoir le cadre légal de cet achat
de carburant notamment la teneur en soufre en particulier mais c’est aussi valable
pour d’autres substances comme le kérosène ou encore les aromatiques. Certes
illégitime, la vente de carburant toxique est légale en Afrique.
« Malgré le tollé mondial suscité par l’enquête « Dirty Diesel » réalisé par
l’ONG Public Eye, la Cour pénale internationale n’exclut pas d’entrer dans la
danse, tout le monde semble vouloir, au Sénégal, étouffer ce scandale.
A quelques exceptions près, Alioune Tine a demandé l’ouverture d’une information
judiciaire. On tente de vite faire oublier cette affaire alors que la responsabilité
voudrait que les autorités fassent immédiatement des prélèvements pour vérifier
la véracité ou non des éléments contenus dans le rapport. Car «Public Eye» a fait
un travail poussé de vérifications à la suite de prélèvements effectués au niveau
des stations service. L’enquête aura duré trois ans et le résultat sans appel : « En
Afrique de l’Ouest notamment, les négociants Vitol, Trafigura (affaire Probo Koala
causant des dizaines de milliers de victimes en Côte d’Ivoire 2006) ou encore Addax
& Oryx profitent de la faiblesse des standards pour vendre des carburants de
mauvaise qualité et réaliser des profits au détriment de la santé de la population
africaine. Les résultats des échantillons prélevés à la pompe par Public Eye dans huit
pays sont choquants : les carburants analysés présentent jusqu’à 378 fois plus de
soufre que la teneur autorisée en Europe. Ils contiennent d’autres substances très
nocives, comme du benzène et des aromatiques polycycliques, à des niveaux
également interdits par les normes européennes.»
L’ONG révèle aussi que « les négociants suisses ne se contentent pas de vendre du
diesel et de l’essence toxiques ; ils les fabriquent à dessein, en mélangeant divers
produits pétroliers semi-finis à d’autres substances pétrochimiques afin de créer ce
que l’industrie appelle « la qualité africaine ». Ces carburants très polluants sont
principalement produits et exportés depuis la zone ARA (Amsterdam-RotterdamAnvers), où les négociants suisses disposent d’importantes infrastructures, telles que
des raffineries et des entrepôts. Les sociétés suisses produisent en Europe des
carburants qui ne pourraient jamais y être vendus. Ils sont par ailleurs responsables
d’une part importante des exportations de diesel et d’essence à haute teneur en soufre
entre la zone ARA et l’Afrique de l’Ouest. De nombreux pays d’Afrique de l’Ouest, qui
exportent vers l’Europe du pétrole brut d’excellente qualité, reçoivent ainsi en retour
des carburants toxiques ».
En ce qui concerne la teneur en soufre, la conséquence majeure est la pollution
atmosphérique et des répercussions sur la santé. La principale cible de la
campagne pour l’environnement est le soufre parce qu’il contribue à l’émission de
particules fines qui viennent se loger profondément dans les poumons provoquant
le cancer des poumons et des maladies cardiovasculaires ainsi que des maladies
respiratoires. Le soufre est aussi corrosif et détruit les technologies de contrôle des
émissions dont les filtres à particules. Il ne faudrait pas s’étonner alors du nombre
de victimes d’AVC et de cancer au SÉNÉGAL qui ne cesse de croitre de manière
exponentielle.
« Lorsque la législation d’un pays est insuffisante pour protéger les droits de l’homme,
dont le droit de la santé, les sociétés ne doivent pas se contenter du cadre légal, elles
doivent aller au-delà », un des principes directeurs de l’ONU relatifs aux droits
humains.
B NDIOUR SOUFY
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